[Projet lauréat pour la réhabilitation de la Manufacture...

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPTL0058 27
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 24 x 18 cm (épr.)
historique En septembre 1993, six mille étudiants de l'université Lyon Ill franchiront les portes de la Manufacturé des tabacs. La "Manu" - comme l'appellent déjà les étudiants - est symbolique à plus d'un titre. Elle marque la volonté des collectivités locales de s'engager financièrement dans le domaine de l'enseignement supérieur et concrétise l'idée d'un retour des étudiants dans la ville. C'est d'ailleurs ce concept d"'université urbaine" qui a prévalu dans la réflexion menée par les architectes lauréats, le cabinet lyonnais Albert Constantin retenu parmi cinq projets. "Le fait que cette fac soit dans la cité est la chose la plus importante". A partir de là, l'équipe d'architectes a dû transformer cet ancien bâtiment de la Seita, fermé et isolé de son quartier, en un lieu ouvert sur la vie de la cité. "Nous sommes partis de l'idée qu'il ne fallait pas seulement faire une réhabilitation, mais une mutation génétique", afin d'éviter de substituer, au ghetto de la Manufacture, le ghetto universitaire. Parce qu'il n'était pas concevable d'utiliser les accès actuels (avenue des Frères-Lumière et cours Albert-Thomas) dans la mesure où ils débouchent sur des zones bruyantes et non conviviales, l'espace de transition entre le bâtiment et le quartier s'opèrera par la rue Rollet qui deviendra "la rue des étudiants". Les bâtiments situés à l'est du corps principal de la Manu seront démolis et remplacés par une construction de 5000 mètres carrés, faite de verre et de métal, et qui abritera neuf amphithéâtres. Sous ces amphis, tout le long de la rue Rollet, les étudiants trouveront des lieux d'animation regroupant commerces, bureaux de poste, restauration. L'angle cours Albert-Thomas/rue Rollet étant un emplacement commercial privilégié, les architectes proposent d'y implanter un fast-food qui permettra d'attirer également la future clientèle des bureaux de la Zac du Dauphiné. Cette option "rue des étudiants" nécessitera un aménagement piétonnier de l'axe Rollet. Après avoir traversé le nouveau bâtiment regroupant amphis et commerces, les étudiants se retrouveront dans la "rue intérieure", véritable épine dorsale du projet de réhabilitation. "Un des problèmes essentiels de construction d'une université consiste à trouver, à l'intérieur de l'édifice, une structure de distribution d'une grande lisibilité", souligne la notice de présentation du cabinet Albert Constantin. Regroupant toutes les fonctions annexes propres à la vie d'une fac (santé, locaux d'étudiants, centre d'information, téléphones, lieux d'exposition, etc), elle constituera le deuxième lieu d'animation et de rencontres de l'université, assurera tous les flux des étudiants et distribuera les trois pôles majeurs de la Manu: droit, lettres et IAE (Institut d'administration des entreprises). Lieu d'échanges. permanents, cette rue s'ouvrira sur les deux cours intérieures transformées en jardin, semblables au cloître du Palais Saint-Pierre. Pour les architectes, "ces cours constitueront des lieux de calme, de sérénité, de réflexion, et nous souhaitons que la population extérieure à l'université puisse, partager le privilège d'y goûter". Ces trois éléments (rue des étudiants, rue intérieure assurant les communications et les deux cloîtres) constituent, aux yeux du cabinet Albert Constantin, "les trois clefs de l'université urbaine. La mutation du bâtiment est ainsi opérée". De la rue intérieure, les étudiants pourront accéder à l'administration (au rez-de-chaussée) aux amphis et salles de grandes capacités (dans les locaux neufs) et aux salles de cours (premier, deuxième étages et combles). A chaque aile du bâtiment correspondra une fac. Le centre audiovisuel et les salles de sport (600 mètres carrés) seront installés au sous-sol. Quant à la bibliothèque, elle occupera provisoirement le rez-de-chaussée dés ailes sud et ouest avant de prendre définitivement place dans un nouveau bâtiment qui complètera la symétrie du site. Reste les parkings. Depuis que la décision a été prise de transformer la Manu en université, chacun sait que l'inconvénient majeur du site est celui du stationnement. A l'heure actuelle, et parce que la ligne D du métro est à deux pas, il n'est pas prévu de parking pour les étudiants. Seules une centaine de places seront créées pour le personnel, grâce à l'aménagement des quais de déchargement et des voies ferrées désaffectées. Mais cette option devra trouver une solution de substitution ou d'intégration lors de la réalisation du boulevard de l'Europe. L'autre possibilité consisterait à créer, sous les amphithéâtres, deux niveaux de parkings enterrés. A l'intérieur du bâtiment, les architectes lauréats ont pris le parti de la lumière et ont choisi de mettre en valeur les poteaux. Tous les locaux seront accessibles aux personnes handicapées. Quant aux façades, elles seront ravalées. "Nous n'avons pas renié l'architecture de fa Manufacture". Si tout cet aménagement a été pensé dans la globalité du bâtiment, il ne concernera, pour l'instant, que la tranche nord de la Manu, soit 20.000 mètres carrés livrables en septembre 1993. Cette première tranche représente un budget de 127 millions de francs, financé par la Communauté urbaine (propriétaire des lieux), le Conseil général et l'Etat. Si la réalisation de la deuxième tranche est inscrite au schéma Université 2000, on ignore encore quand elle pourra débuter. Le déménagement de Lyon III s'effectuera donc en deux temps. Grâce à celte réhabilitation, les étudiants ne se retrouveront pas sur un campus excentré, mais dans un superbe bâtiment du XIXe siècle situé à quelques stations de métro de la place Bellecour, Au-delà de ce "retour en ville", la Manu permettra également d'apporter une bouffée d'oxygène, en terme de mètres carrés, aux universités lyonnaises. Début des travaux : premier semestre 1992. Source : "La future université urbaine" / Sandrine Blanchard in Lyon Figaro, 28 octobre 1991, p.3.
note à l'exemplaire Négatif(s) sous la cote : FIGRP04572.
note bibliographique "La Manufacture au coeur du débat" / Frédéric Poignard in Lyon Figaro, 29 octobre 1991, p.2. - "La Manu fac" / Sandrine Blanchard in Lyon Figaro, 22 septembre 1992, p.1 et 3.

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